LA MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]  MAISON CLASSÉE

C'est sur une étroite parcelle de terrain orientée vers le sud-est qu'est construite la bâtisse à deux niveaux d'habitation, surmontant un garage mi-enterré. L'avenue de Sumatra et la parcelle à bâtir ont toutes deux un profil en pente transversale.

La façade principale est sans doute la plus monumentale que Dupuis ait jamais réalisée: une dizaine de marches à gauche de la rampe du garage et un sentier dans le jardin situé plus haut mènent à la porte d'entrée d'un seul pan, encastrée dans la façade et couronnée d'un auvent d'une sacralité étonnante.

Le tout s'insère dans un large plan de façade en maçonnerie blanche, fendu à droite par une bande verticale de fenêtres et flanqué à gauche par un volume saillant en biais. Le toit en pente douce suit l'angle du volume de gauche pour se terminer en pointe de l'autre côté dans le même plan que la façade. La maison, qui a treize mètres de large, se rétrécit après dix mètres pour ne se prolonger que sur son côté nord, de manière à utiliser au maximum l'orientation est et sud.

Dans le rez-de-chaussée s'articule un séjour avec un âtre, qui divise le jardin en deux parties: un patio entièrement tourné vers le sud et un jardin arrière orienté à l’est. La maison Everaert est le premier projet dans lequel Dupuis opère cette division, qui a pour but d'employer au maximum des parcelles étroites ou mal orientées mais aussi, et même surtout, de suggérer un plus grand espace.

La construction finalement choisie, deux appartements situés l'un au-dessus de l'autre avec une même porte d'entrée et un hall commun, laisse toutes les possibilités d'occupation, simple ou double, ouvertes.

Le séjour est divisé par une différence de niveau, accompagnée ici exceptionnellement d'une colonne stratégiquement placée. Le séjour a une grande fenêtre dans chacun des trois murs extérieurs, dont deux en renfoncement dans la façade. Côté gauche, un mur en prolongement soutient l'importante avancée de la toiture. Entre les deux fenêtres trône une large cheminée, bordée latéralement de parois en biais et surplombée d'une plaque de béton légèrement inclinée. La cheminée prend ainsi part au jeu dynamique des surfaces du séjour. Dupuis, alternativement, traitera la cheminée d'après cet idiome abstrait (Franeau, De Landsheere), ou comme un objet statique (Piscador, Anselin). Le mur entre deux autres fenêtres est couvert par un dessin capricieux des rayonnages en merisier et sycomore, pour les livres et les objets d'art.

Le plan de l'étage répète celui du rez-de-chaussée, mais sans extension latérale, le séjour rectangulaire se terminant vers l'est par une terrasse sur toute sa largeur. Madeleine Everaert est décédée en 1984. L'exceptionnelle double habitation a été vendue deux fois depuis, et se trouve encore en parfait état. •

Crédit photographies :
1-2- Marie-Françoise Plissart;
3-4-5-6-7- Valérie Dartevelle;
8- Archives Jacques Dupuis.
Everaert Everaert

JACQUES DUPUIS

MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
1/8Everaert, Jacques Dupuis© Marie-Françoise Plissart

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MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
2/8Everaert, Jacques Dupuis© Marie-Françoise Plissart

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MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
3/8Everaert, Jacques Dupuis© Valérie Dartevelle

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MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
4/8Everaert, Jacques Dupuis© Valérie Dartevelle

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MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
5/8Everaert, Jacques Dupuis© Valérie Dartevelle

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MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
6/8Everaert, Jacques Dupuis© Valérie Dartevelle

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MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
7/8Everaert, Jacques Dupuis© Valérie Dartevelle

JACQUES DUPUIS

MAISON EVERAERT  [1953 › 1954]
8/8Everaert, Jacques Dupuis© Archives Jacques Dupuis